Apparu d’abord en Chine, le coronavirus se propage en Asie, au Moyen-Orient et en Europe. Depuis la révélation d’un deuxième foyer de contagion en Italie le week-end du 21 février, les marchés financiers ont fortement réagi, enregistrant des baisses importantes de plus de 10 %.

Le coronavirus s’attaque au pétrole

Le ralentissement chinois lié à l’épidémie de Coronavirus a réduit, au moins, temporairement la consommation de pétrole du pays, qui représente 14 % de la consommation mondiale. Dans ce contexte, la décision de la Russie de ne pas suivre l’Arabie Saoudite dans sa baisse de production a pris à revers les investisseurs. Le prix du baril a perdu plus de 30 % en quelques séances, pour revenir sur des points bas observés en 2015.

La Russie vise ainsi l’affaiblissement des producteurs de schiste américains afin de manifester son mécontentement aux Etats-Unis qui s’opposent au gazoduc « Nord Stream 2 » qui doit relier la Russie à l’Allemagne ; le pétrole de schiste américain étant beaucoup plus gourmand en investissements.

L’inquiétude des investisseurs se cristallise sur le crédit, les marchés craignant les difficultés financières des entreprises les moins bien notées.

Les banques centrales, un soutien de poids

Dans ce contexte de tensions, les banques centrales restent un soutien de poids. Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale (Fed) a réduit en début de mois ses taux directeurs de 50 bp, prenant le marché par surprise puisque le prochain comité de politique monétaire ne devait se tenir que le 18 mars prochain. C’est la première fois, depuis la crise de 2008, que la banque centrale américaine modifie son taux directeur avant son comité monétaire. La Fed montre ainsi qu’elle a entendu les appels des places financières.

Mais c’est Hong Kong qui a fait preuve de la plus grande créativité en lançant son opération d’Helicopter Money ; le compte de chaque habitant de l’île de plus de 18 ans est directement crédité de 1 283 dollars. Un nouveau palier a été franchi !

De son côté, la BCE tiendra sa prochaine réunion cet après-midi.

Coup de froid sur l’économie mondiale

Dans ce contexte, l'OCDE a fortement revu en baisse ses prévisions de croissance pour 2020, en raison de l’impact du Coronavirus sur le premier semestre. La croissance mondiale devrait être de 2,4 % contre 2,9 % auparavant ; la zone euro devrait passer de 1,1 % à 0,8 %. Il est possible que ce choc, bien que temporaire, s’amplifie à court terme.

Sur le plan budgétaire, les réponses se font toujours attendre. Une action coordonnée des grandes économies mondiales apporterait certainement de la sérénité aux marchés financiers.

Une fois la crise sanitaire maîtrisée, nous devrions nous orienter vers une stabilisation des marchés, avant d’éventuels rebonds des marchés.

Achevé de rédiger par Swiss Life Gestion Privée le 10 mars 2020.

Informations

Les opinions et analyses exprimées sont celles de Swiss Life Gestion Privée à la date de diffusion du document et sont susceptibles de changer à tout moment.

Elles sont fournies exclusivement à titre informatif et ne constituent ni un conseil, ni une recommandation d’achat ou de vente, ni une incitation à l’investissement dans les instruments, valeurs, marchés ou secteurs qui y sont traités.

Swiss Life Gestion Privée ne saurait être tenue pour responsable de toute décision d’investissement qui serait prise sur la base de ces avis. Tout investissement comportant des risques spécifiques, chaque investisseur doit se rapprocher de son conseiller, afin de se forger sa propre opinion sur les risques inhérents à chaque investissement et sur leur adéquation avec sa situation personnelle et son profil investisseur.